• accord parfait...

    Décoratrice, couturière, brocanteuse… Marie-Gabriel sait tout faire ! Une fois installée dans cet ancien couvent du XVIIIe, elle s’est laissée aller à sa passion : la chine et la patine. L’ancien s’illumine de gaieté et d’esprit.

     

    Dans les environs de Lyon, au bout d’une somptueuse allée de platanes, se dresse une élégante demeure, ancien couvent du XVIIIe siècle. Autour, un parc de deux hectares, émaillé de bassins d’eau dormante, de bancs en rocaille et de buis taillés. C’est dans ce lieu de rêve que Marie-Gabriel et son mari ont élu domicile il y a dix ans. À cette époque-là, ils viennent de rentrer d’un long séjour en Asie. Les voilà de retour dans la région, à la recherche d’une maison de famille, suffisamment grande pour accueillir leurs cinq enfants et abriter l’atelier de Marie-Gabriel. Sa passion : décaper, retaper, détourner, patiner les objets et le mobilier qu’elle chine.

    Lorsque le couple prend possession des lieux, trois mois de travaux s’avèrent nécessaires. « J’ai choisi de repeindre tous les murs dans des teintes neutres à base de gris clair, de blanc et les boiseries dans des tons plus soutenus de vert-de-gris », explique Marie-Gabriel. Ce parti-pris a permis de camper l’atmosphère et de fluidifier l’espace. Ainsi unifiées, les pièces de la vaste maison se déroulent une à une : sans aucun heurts, on passe du salon à la salle à manger jusqu’à la cuisine fermée par une verrière. Cette toile de fond neutre et douce met aujourd’hui en valeur les trouvailles de Marie-Gabriel. Elle se plaît à changer son intérieur au rythme de ses coups de coeur – bibelots, meubles et tableaux – qu’elle chine régulièrement dans des déballages ou des dépôts vente de la région.

    N’a-t-elle pas tenu une charmante boutique de brocante deux années durant, qu’elle avait installée au rez-de-chaussée même de la maison ? Dans le salon, les fauteuils ont été recouverts de lin ou de métis tandis que deux canapés trouvés dans une brocante ont été repeints en beige de la tête au pied, tissu compris ! Reine de la patine, Marie-Gabriel utilise une palette de couleurs composée de beige, de gris et de vert-de-gris pour faire revivre les meubles qu’elle déniche. Vaisselier, buffet, banc d’écolier, table, bureau, étagère reçoivent tous le même traitement et s’harmonisent parfaitement aux objets en bois, en fer, en zinc.

    Mais Marie-Gabriel ne s’arrête pas là. Ce qui l’amuse particulièrement, c’est de détourner un meuble de sa vocation première, un élément architectural ou un objet de tous les jours. Ici, elle n’hésite pas à couper les pieds d’une table de ferme pour en faire une belle table basse, là une horloge se transforme en lampe tandis qu’une ancienne balustre devient un grand bougeoir. De ses pérégrinations, elle revient enthousiasmée, les bras chargés de nouveaux objets insolites, improbables et uniques. « Je raffole des jouets d’enfants anciens,des pièces industrielles ,des animaux empaillés, des tableaux en bois sculpté très kitsch, des affiches », nous confie-t-elle.

    Elle les réunit dans des compositions originales, à la recherche de l’accord parfait : « Je peux passer un après-midi entier à mettre en situation mes objets. J’ai besoin de visualiser au centimètre près la place idéale chacun. » La couture tient une place toute particulière dans la vie de Marie-Gabrielle, diplômée du studio Berçot. C’est dans son atelier installé au premier étage qu’elle a confectionné tous les rideaux du salon, les stores en coton de la cuisine, les housses de chaises et de lit. Avec des draps anciens monogrammés, elle crée de jolis abat-jour. Et quand il lui reste encore un peu de temps… elle confectionne de ravissants vêtements pour ses petits !

    Simplicité recherchée. La table de monastère renoue avec son ancienne fonction : accueillir les hôtes de passage. Autour, des chaises Thonet dépareillées. Le mobilier est volontairement sommaire et l’électro-ménager dissimulé dans les placards afin de préserver un aspect authentique.

     

     

     

     

    L’art de la récup. Les canapés ont été entièrement rénovés par Marie-Gabriel et la table basse est une ancienne table de ferme dont les pieds ont été coupés. L’escalier en colimaçon a été chiné dans la région de Saint-Étienne.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Bel envol des marches de l’escalier vers les chambres de l’étage. Sa rampe en fer forgé blanchi est sublimée par le plafond à la française décapé et chaulé. Au sol, une jarre de Bali.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Reportage réalisé par Virginie Manivet. Photos Frédéric-Léon Ducout
    Campagne Décoration N°61 Janvier 2010

     

     


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